Une école suspend une fille après avoir porté un jean déchiré qui exciterait ses camarades garçons
Une histoire du nouveau continent défraye à nouveau la chronique et nous rappelle que les mœurs ont parfois du mal à avancer. Rappelons que la fin d’interdiction du port du pantalon à Paris pour les femmes n’est arrivée qu’en 2013. L’égalité homme-femmes a encore du chemin à faire et c’est peu de le dire !
Si vous êtes sexiste, vous penserez sans doute que nous sommes bien en 2018 si vous ne l’êtes pas, vous risquez de croire que nous avons perdu plusieurs décennies d’avancée. Une mère a demandé à Facebook d’appeler l’école de sa fille suite à la réponse complètement farfelue fournie concernant le jean déchiré de sa fille. Le jeans troué au genou est donc l’arme du crime. En effet, l’école a suspendu la jeune fille toute la journée et a rapporté qu’elle devait avoir honte de ne pas avoir fait attention aux répercussions sur les « hormones » de ses camarades de classe.
La tenue, moteur de l’excitation
Melissa McKinlay, maire du comté de Palm Beach, a partagé son « discours de mère » sur ce qui est arrivé à sa fille. « Au milieu d’un devoir d’histoire, un administrateur de sexe masculin est venu en classe, lui a dit qu’elle devait prendre en compte les garçons de sa classe et leurs hormones lors du choix de sa garde-robe. Il l’a tirée de la classe et l’a suspendue pour le reste de la journée », écrit-elle. « Elle a donc manqué une journée entière de cours et n’a pas pu terminer son évaluation. »
Enervée, elle a posté : « Oui, bonjour, toutes les écoles du monde. Un mot s’il vous plait. ARRÊTEZ DE METTRE LES «HORMONES» DES HOMMES AU-DESSUS DE L’ÉDUCATION DES FEMMES, D’ACCORD ? En outre, c’est un bout de genou. Pas même un genou entier. Et autre chose? Même s’il s’agissait d’un genou complet, cette réponse est nulle. »
« Je suis désolé mais je m’excuse? » Poursuit McKinlay. « Peut-être qu’elle aurait dû porter un jean différent. Mais pourquoi devrait-elle s’inquiéter de sa façon de s’habiller ? Comment cela doit-il avoir un effet pour limiter le comportement potentiel d’un garçon ? C’est donc sa faute si le garçon la touche à cause de ce qu’elle portait ? ».
Le point de vue de cette maman se défend. Cela revient à cautionner l’idée qu’une fille peut être violée car sa tenue est trop provocatrice. Cela revient à prendre partie de cette idée patriarcale répandue connue sous le nom de « culture du viol ».
L’inégalité de traitement
Les garçons adolescents portent ce qu’ils veulent généralement y compris les shorts de gymnastique qui sauf cas exceptionnel peut montrer et montre non pas un, mais deux genoux entiers ! McKinlay était, furieuse que sa fille puisse manquer pour quelque chose d’aussi ridicule une journée entière de cours. « L’incapacité potentielle d’un garçon à contrôler ses hormones justifie l’incapacité de ma fille à suivre ses cours aujourd’hui et à manquer un programme d’enseignement important pour sa scolarité ? C’est du Sexisme. Blâme de la victime la traitant de Fille honteuse. Cet administrateur devrait être suspendu ! » s’insurge la maire et mère.
Il est tout à fait inapproprié pour un administrateur de sexe masculin d’être chargé de s’occuper des problèmes de garde-robe des non-hommes à l’école. La maman raconte même qu’elle se « souviens d’avoir été convoqué par le proviseur de son lycée une fois parce qu’elle portait un col roulé sans manches. » « Je devais m’asseoir dans son bureau jusqu’à ce que ma mère m’apporte une veste de la maison. C’était il ya 15 ans. Il est bon de savoir que les choses n’ont pas beaucoup changées en tant d’années. »
La directrice de l’école, Mary Stratos, a déclaré au Palm Beach Post (journal local) qu’elle « n’était pas au courant de l’incident » mais qu’elle enquêterait sur les propos allégués par le responsable de l’école de la fille de McKinlay. Elle dit également que « l’école interdit les jeans déchirés et autres vêtements déchirés ».
McKinlay termine son message en s’autoproclamant comme « parent furieuse ». Difficile de la blâmer en pareille situation. « Si elle a besoin d’une colle à midi pour avoir été légèrement en dehors du code vestimentaire, qu’il en soit ainsi. Mais ça? Non. »
Le clivage homme-femme reste fort avec notamment des salaires 24% plus bas pour les femmes face à la gente masculine (INSEE) ou encore leur taux d’activité (68% contre 76,1% pour les hommes). Cependant les choses changent et dans le bon sens. Espérons qu’en 2028, ce type d’histoire n’existera plus.