Et si les dates de péremption devenaient obsolètes ? Le grand défi contre le gaspillage alimentaire

Un paquet de pâtes périmé depuis des mois finit-il forcément à la poubelle ? Pas si sûr. Une remise en question des dates limites pourrait bien bouleverser nos habitudes et réduire considérablement le gâchis de nourriture.
DLC et DDM : comment bien distinguer ces dates importantes ?
Avant d’examiner cette proposition de réforme, il est crucial de dissiper une ambiguïté fréquente chez les acheteurs : la distinction fondamentale entre DLC et DDM.
La Date Limite de Consommation (DLC), reconnaissable à la formule « à consommer jusqu’au… », s’applique principalement aux denrées périssables comme les produits laitiers, la charcuterie ou les poissons frais. Au-delà de cette échéance, leur consommation peut représenter un risque pour la santé.
À l’inverse, la Date de Durabilité Minimale (DDM), marquée par « à consommer de préférence avant… », concerne les produits stables tels que les céréales, les boîtes de conserve ou les épices. Dans ce cas, dépasser la date indiquée ne présente aucun danger sanitaire, mais peut éventuellement affecter certaines qualités du produit comme son arôme ou sa croquant.
Cette confusion persistante entraîne un gaspillage alimentaire massif, avec des millions de produits encore consommables jetés chaque année par simple méconnaissance.
Supprimer la DDM : une solution contre le gaspillage ?
Guillaume Garot, parlementaire engagé dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, avance une proposition audacieuse : abolir la DDM pour certains produits secs et non périssables comme les pâtes, le riz ou les légumes secs. D’après ses arguments, ces mentions « n’apportent aucune garantie supplémentaire » tout en créant une anxiété superflue chez les consommateurs.
Prenons l’exemple du miel ou du vinaigre : ces produits peuvent se conserver pendant des décennies sans perdre leurs qualités ni devenir dangereux. Malgré cela, on continue d’y apposer des dates de durabilité, poussant les gens à s’en débarrasser inutilement.
L’ambition de cette mesure est double : clarifier l’information pour les acheteurs et réduire le gaspillage alimentaire lié à des interprétations erronées.
Un impact positif sur l’économie et l’environnement
Chaque aliment jeté représente bien plus qu’une simple perte matérielle : c’est aussi du temps, de l’énergie et des matières premières gaspillés. À l’échelle individuelle, cela se traduit par environ 150€ de nourriture jetée par personne et par an – une somme non négligeable en période d’inflation.
D’un point de vue écologique, le gaspillage alimentaire participe activement au changement climatique à travers les émissions générées par la production, le transport et le traitement des déchets. Réduire ce gaspillage, c’est donc agir concrètement pour la planète.
Comment cela affecterait-il notre quotidien ?
Si cette réforme aboutissait, elle ne modifierait en rien les règles concernant les produits frais et périssables, dont les DLC resteraient obligatoires pour assurer la sécurité des consommateurs.
En revanche, cela pourrait nous inciter à redécouvrir nos capacités sensorielles pour évaluer la qualité des aliments. Regarder, sentir, toucher : des réflexes simples qui permettent d’éviter bien des gaspillages.
Saviez-vous que de nombreux magasins proposent désormais des rayons anti-gaspi où sont vendus à prix réduit des produits dont la DDM est dépassée ? Ces initiatives permettent à la fois de limiter les pertes et de faire des économies, tout en consommant de manière plus responsable.
Une évolution à surveiller
Pour être effective, cette mesure nécessiterait une harmonisation au niveau européen. En attendant cette éventuelle réforme, nous pouvons d’ores et déjà modifier nos comportements.
Lorsque vous tombez sur un paquet de biscuits ou une conserve dont la DDM est expirée, demandez-vous : ce produit est-il réellement impropre à la consommation ? La plupart du temps, il reste parfaitement comestible et seul un examen attentif permet d’en juger.
Que pensez-vous de cette proposition ? Si elle se concrétisait, elle pourrait marquer un tournant dans notre relation à la nourriture et favoriser une consommation plus raisonnée et informée. D’ici là, n’hésitez pas à vous fier à votre jugement plutôt qu’aux dates imprimées, et à adopter des réflexes anti-gaspi au quotidien !